BLANCHENOIX Barthélémy

BLANCHENOIX Barthélémy.

Né le 24 septembre 1900 à Corté (Corse), Blanchenoix était l'aîné de cinq enfants. Son père d'origine parisienne, devenu bûcheron, était entré aux chemins de fer. En 1911, atteint de paludisme, il fut engagé, grâce à un de ses amis corses, aux chantiers navals de La Seyne (Var) comme ouvrier chanfreineur. Il continuait à aller voter en Corse pour les élections locales. Sa mère était très catholique. Mais, Blanchenoix, indiscipliné, ne fit pas la communion. Il entra aux chantiers comme apprenti tôlier en janvier 1913. Son père avait été mobilisé et envoyé au Maroc en 1914. Il s'engagea dans les chasseurs d'Afrique à Tarascon, le 26 août 1918. Démobilisé à la fin de la guerre, il effectua le service militaire dans les hussards à Marseille en deux fois (mai-août 1919, puis mai 1921 - février 1922). Travaillant toujours aux chantiers, syndiqué à la CGT en 1920, il adhéra à la CGTU dès sa constitution. Son ami F. Cresp (voir ce nom) lui donna une carte de sympathisant communiste pendant la campagne électorale pour le conseil général en 1922 où les communistes présentèrent Marty. Trois ans plus tard, il participa en août 1925 au congrès ouvrier et paysan de Marseille contre la guerre du Maroc.

Renvoyé des chantiers en 1928, marié à La Seyne en novembre 1928, père d'une fille, baptisée à son insu qui ne fit pas la communion, Blanchenoix travailla aux Chantiers de Provence à Marseille pendant quatre ans. Il continuait à habiter La Seyne, place Noël-Verlaque. La police le donnait comme membre de la cellule communiste, ce qui ne paraît pas fondé selon son témoignage. Il adhérait à la CGTU à Marseille, fréquentait le groupe anarchiste de Toulon et connaissait bien Marestan. Candidat aux élections municipales de La Seyne le 5 mai 1929 sur la liste du " Bloc ouvrier et paysan ", il obtint 426 voix sur 5 077 inscrits.

En août 1932, il réintégra les chantiers de La Seyne. Il avait appris le traçage et travaillait dans cette spécialité. Il ne se syndiqua qu'après la réunification en 1936. En juin 1936, il fut un des délégués ouvriers reçus par le directeur et le maire. Bien que connu pour ses idées anarchistes, il fut un des responsables, pendant les grèves, de l'organisation des secours et des fêtes de solidarité. Il a par ailleurs conservé un reçu d'une somme collectée en décembre 1938 par le cartel des licenciés de l'Union locale CGT.

Mobilisé sur place en 1939, Blanchenoix anima le groupe humanitaire des chaudronniers sur fer dans son atelier. Ce groupe avait disparu en 1937 et retrouva une activité pendant l'Occupation. Chef d'équipe jusqu'à sa retraite en 1964, il adhéra au Parti communiste à la Libération et cessa d'y militer cinq années plus tard. Élu au Conseil des prud'hommes de 1944 à 1954, secrétaire adjoint du syndicat CGT jusque vers 1951, il était administrateur de la Sécurité sociale de 1947 à 1951.

Il mourut à Istres (Bouches-du-Rhône) le 17 octobre 1985.

SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 7.32.3, 3 Z 3.40, 3 Z 4.29. - Renseignements fournis par l'intéressé.

J. Girault
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