AG 2018 : Le mot du Président ( février 2018)

 Bonsoir à tous

5éme année de présidence, je vous remercie pour votre confiance, ainsi je m’inscris dans la durée pour toujours faire mieux,  En 2017, notre association à remplie sa mission, la lecture du rapport d’activité nous l’a confirmé.

Continuons à faire connaitre  nos réalisations passées,  c’est un message d’espoir et de responsabilités qui nous encourage à consentir de plus grands efforts pour l’avenir.

L’histoire des Chantiers et de ses travailleurs est faite d’avancées, de conquêtes, de victoires, de moments jubilatoires, d’actions collectives,  c’est aussi une histoire de défaites qui ont engendrées des situations dramatiques, dont les causes sont multiples.

On pouvait subir une défaite mais on croyait encore marcher dans le sens de l’histoire, mais hélas des éléments extérieurs  on été plus fort que nous.

Alors maintenant que le temps a passé et qu’il nous reste encore un peu de force, on se doit de continuer à transmettre  notre histoire, car si on n’a pas d’histoire, pas de mémoire on est  étrangers à tout travail de deuil, et à toute capacité de transmission.

Si nous voulons peser sur le réel, il nous faut nourrir le débat public, à nous de Créer une dynamique entre la mémoire du passé et la construction de l’avenir.

2018 est l’occasion de mettre en œuvre ce principe, en effet cette année nous allons célébrer Les cinquante ans de mai 68, si au départ de ce mouvement on trouve la jeunesse étudiante en révolte contre une société corsetée, cette période à été grandiose pour les travailleurs de notre pays ! Pour la plus part d’entre nous ce fut nos premières et importantes luttes,  c’était notre première « grève générale » aujourd’hui presque un gros mot au même titre que cigarette, socialisme (le vrai) ou communisme  et pourtant que de grandes avancées nous avons obtenu : Augmentation du Smig de 35%, augmentation générale des salaires de 10% en moyenne, reconnaissance légale de la section syndicale d’entreprise et de l’exercice du droit syndical, proposition d’aller par étapes aux 40 heures,  voila pour l’essentiel.   Les négociations par branches et entreprises ont  amplifié, parfois de manière considérable, les acquis des fameux accords de Grenelle, c’est ainsi qu’au Chantier, avec une semaine de plus de grève  les travailleurs on obtenus 1%  de plus que prévu  d’augmentation des salaires, l’échelle mobile avec la moyenne des indices dont  celui de la CGT,   et le paiement intégral des journées de grèves. Il y a des acquis moins directement palpables qui vont s’ancrer durablement dans le salariat, comme la dignité retrouvée, la confiance dans l’efficacité de l’action collective et solidaire : Qui dit mieux !

Nous avons crue aux énormes potentialités qui sommeillent chez les êtres humains, qui se réveillent à des moments quasi magiques, et qui nous donnait l’impression que tout devenait possible, et qu’il était possible de changer le monde, mai 68 a été un de ces moments mais  depuis 50 ans après Grenelle, on détricote le code du travail et on perd petit à petit tous ces avantages acquis.

Alors il est de notre devoir de transmettre  et de raconter aux générations qui nous succèdent comment cela s’est passé et que ce n’est que dans la lutte que les choses peuvent changer, pour que l’avenir ne soit pas une ubérisation de la société, avec des travailleurs pauvres, qui alternent des périodes de chômage  et de travail mal rémunérés  causé par la   mise en concurrence des travailleurs, le tout dans Un avenir incertain, où les robots et l’intelligence artificielle vont révolutionner le monde du travail et nos modes de vie, face à ce monde en perpétuelle évolution il faudra  inventer de  nouvelles formes de lutte pour ne pas laisser les « cupides » dont le seul objectif  est le profit,   s’emparer seul de ces nouveaux outils.
Après ce petit détour historique, qui me tient à cœur,  revenons à notre belle et nécessaire association. Ce que je retiens de cette année c’est notre  capacité à être à l’initiative de plusieurs projets diversifiés  et réalisés en partenariat, que ce soit   avec HPS,  l’AMIANS  et la Maison du Patrimoine. Avec ce travail effectué en partenariat, nous nous sommes affranchit  de l’opposition entre histoire et mémoire, ce qui permet d’écrire l’histoire du Chantier en y insérant des éléments non écrits et  qui donnent du sens à la démarche entreprise par notre association.

La diversité fait la richesse de notre association nous continuerons cette année à travailler dans ce sens.

Pour terminer  ayons une pensée pour tous les « copains de travail » qui nous ont quittés, cette année, ils sont toujours trop nombreux.

Je tiens aussi  à remercier nos fidèles  adhérents, et souhaite la bienvenue aux nouveaux qui j’espère seront nombreux en 2018.

Avant de clore mon propos je tiens à vous informer qu’un ancien travailleur des Chantiers notre ami  Serge Mirra, vient d’écrire et de publier un livre sur sa vie « d’immigrant » « Marioto est resté à Tarrento » : on peut retenir deux choses de cette démarche.

Elle est la preuve de la richesse des  anciens travailleurs du chantier, nous avons des artistes peintres, des écrivains, des dessinateurs de BD, des photographes. … et avec le sujet abordé « l’immigration » une fois de plus le passé vient éclairer le présent.

 L’année est déjà avancée mais il n’est jamais trop tard pour vous souhaiter une bonne et heureuse année 2018 à vous et à votre famille.

Je vous remercie pour votre attention

Le 1 février 2018