Création de la mutuelle
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- Catégorie : Sample Data-Articles
- Publication : vendredi 22 décembre 2023 18:26
- Écrit par Super Utilisateur
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Document trouvé dans les archives de la Bourse, écrit au verso de bulletins de vote.
Economie de papier, pénurie ?
La transcription, pas toujours facile, est après les documents scannés.
Transcription
Monsieur le Directeur des Chantiers de La Seyne est président d’une caisse en secours privés qu’il administre depuis 1892.
En 1894 il fit appel aux ouvriers pour combler un déficit supérieur à 30.000 existants à cette Caisse.
Les ouvriers nommèrent des délégués qui décidèrent de s’imposer de plus lourds sacrifices pécuniairement comblèrent ce déficit réunissant quelques milliers de francs de bénéfice ce qu’accepta Mr le Directeur. Mais il repoussa le contrôle que les délégués nommés par les ouvriers avaient fait insérer dans le nouveau règlement disant que l’administration entendait conserver le droit de veto. Le personnel ouvrier ne protesta pas espérant que l évènements passés ne se reproduiraient plus. Quand en Octobre (Xbre) 95 un ouvrir blessé en service commandé se vit refuser une somme de 500 francs que lui demandait un docteur spécialiste pour une opération rendue nécessaire. Alors que deux ans auparavant on avait accordé 600 francs à un ingénieur pour une maladie naturelle bien que le règlement interdit tout secours pécuniaire à tous les employés au mois . Le prétexte de ce refus était motivé par Mr le Directeur des Forges et Chantiers Président de la caisse de Secours par le manque de fond existant à cette Caisse. Lorsque cinq minutes après dans la même séance il faisait accorder 2010 ( ?) de gratifications à Mrs les docteurs.
Les ouvriers outrés d’un pareil sans gêne ne protestèrent point mais attendirent les nouvelles élections qui devaient se produire en Janvier 97. Pour donner mandat à leurs délégués de ne procéder au vote de la Caisse de secours que par appel nominal, assumant ainsi chacun la responsabilité de leur acte.
Monsieur le Directeur fit annuler en fit faire d’autres qui amenèrent le même résultat. Alors il prévint son personnel qu’il n’y aurait plus de Caisse de Secours pour les ouvriers à partir 1er Janvier 1898. Les ouvriers épuisèrent tous les moyens de conciliation pour faire revenir Mr le Directeur sur sa détermination rien n’y fit.
Les ouvriers organisèrent alors une caisse de secours a complétant par une caisse de retraite en dehors des ateliers. Mais aussitôt les premiers les premiers ( ?) résultats connus Mr le Directeur fit savoir à son personnel qu’il maintenait sa caisse de secours et faisait faire par ses contremaitres une propagande effrénée, même menaces et exécutions de ces derniers d’avoir à rentrer tous dans cette dernière.
De là est survenue la cessation de travail du 5 mars dernier la déclaration de grève du 8 du même mois et la rentrée ( ?) de 3000 ouvriers à partir du 8 au 30 mars.
Et quoi ? ne reste t il donc plus rien dans le cœur et le cerveau que l’on en soit réduit à subir cette ignominie comme les réclusionnaires dans les maisons centrales en queue de cervelas (1) et sous la défense expresse de prononcer un mot ou de tourner la tête où sont ils passés les exaltés qui entendant prêcher le calme parlaient eux de tout briser. Capables qu’ils étaient de se faire leurs droits eux-mêmes. Qu’en pensent ceux qui entendant les citoyens clairvoyants les priant de se tenir en garde contre l’alliance de l’autorité féodale capitaliste, avec les pouvoirs publics, centraux, judiciaires, nous répondant qu’étant en république, la liberté individuelle étant proclamée, notre cause étant juste, puisqu’elle était philanthropique, approuvés par tous les hommes sensés par tous ceux qui ont à cœur de voir s‘atténuer la misérable existence des travailleurs, nous traitaient d’utopistes et d’hantés par l’idée de persécution .
(1) queue de cervelas, expression qui me laissait perplexe, explication trouvée sur le Net.
File indienne, file de détenus : lors de la promenade de prisonniers, dans la cour, dans les promenoirs des prisons, etc. ; faire le tour de la cour à la file (prison), marcher les uns derrière les autres, en rond, en prison
Sur le candidat , Louis STROBANT
On retrouve sa trace ici :
http://histpat.laseyne.chez-alice.fr/pages/Affaire_Dreyfus.htm
Il est opposé a Cluseret à La Seyne
"Les résultats du second tour montreront que la grève a laissé des traces. Dans son fief de La Seyne, Cluseret est devancé de près de 300 voix par Stroobant. Sur les 26 communes de la circonscription, Cluseret arrive cependant en tête dans 20 communes, conservant ses places-fortes du Gapeau et de La Crau et bénéficiant dans toutes les villes côtières sauf Bandol du vote de nombre d'électeurs conservateurs. Grâce à elles, il conserve une substantielle avance de plus de 1500 voix sur son concurrent. Pour la quatrième fois consécutive, l'un des députés les plus anti-dreyfusard de France est envoyé à la chambre représenter La Seyne."
Et ici :
https://books.openedition.org/septentrion/45378?lang=fr
Et sur la grève de 1898, lire le passage que lui consacre Marius Autran dans son ouvrage ici
http://jcautran.free.fr/oeuvres/tome5/chapitre_1.html#17