DAUBAN René
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DAUBAN René, Jean, Pierre.
Né le 23 juin 1931 à Paris (XIVe arr.), mort le 24 août 2020 à La Seyne, marié, trois enfants ; ouvrier ; militant syndicaliste ; militant catholique ; conseiller municipal de La Seyne (Var).
Sa mère, à la veille de son décès, le confia à des parents adoptifs, réfugiés dans la Drôme en 1944. Sans passer le certificat d'études primaires, René Dauban travailla chez un cultivateur puis chez un géomètre. En 1945, il fut embauché comme manœuvre avec son parrain aux Forges et Chantiers de la Méditerranée à La Seyne (Var). Au printemps 1947, il partit avec ses parents adoptifs en Nouvelle-Calédonie. Embauché dans la mine de chrome de Tibaghi appartenant à une société américaine, il créa une section syndicale CGT avec des ouvriers d'origine européenne. A la suite d'un accident entraînant la mort de deux ouvriers d'origine javanaise, il organisa une grève le Premier Mai 1949 et fut menacé de sanctions. Pendant ce séjour, il se lia avec des Canaques et prit ainsi conscience de l'exploitation coloniale. En 1951, il revint à La Seyne. Après avoir travaillé chez un artisan, il accomplit, en 1951-1953, son service militaire dans la marine dans l'île de Porquerolles. En 1953, il entra comme ouvrier électricien aux FCM et adhéra à la CGT. Il participa dès lors intensément aux activités syndicales comme collecteur puis membre du secrétariat en 1955 de la section syndicale CGT de l'entreprise. Il entra au conseil d'administration de la mutuelle.
Dauban se maria religieusement en juin 1955 à La Seyne avec Marguerite Murialdo, directrice du jardin d'enfants Aristide Briand créé par la municipalité. Le couple eut trois enfants qui reçurent tous les sacrements catholiques.
Militant catholique dans une équipe de Pax Christi, Dauban rejoignit en 1954 l'Action catholique ouvrière. Après l'arrivée de la Mission de France à La Seyne en 1956, il participa avec son épouse aux stages organisés par Economie et Humanisme au couvent des Dominicains à L'Arbresle (1957) et Peuple et Culture à Houlgate (1958). Membre du comité diocésain en 1956, du secrétariat diocésain (1960-1985), il représenta la région Provence-Côte d'Azur, à la direction nationale de l'ACO (1971-1978). Il participa aux actions du Mouvement de la Paix et du Comité d'information et d'action pour la paix en Algérie fondé en 1956. Il devint le président du comité des chantiers contre la guerre d'Algérie dans le cadre du Mouvement de la Paix.
En contact avec les militants communistes du syndicat et de la cité, Dauban fut choisi, avec une autre militante catholique, par le maire communiste Toussaint Merle quand la direction du Parti communiste français décida d'ouvrir certaines municipalités qu'il dirigeait, à des chrétiens avec l'accord de la hiérarchie catholique. Une de ces expériences se déroula à La Seyne. Dauban, que Toussaint Merle imposa à ses camarades, sut convaincre l'évêque de Toulon de participer à la marche sur Toulon pour la défense des FCM menacés de fermeture en 1966.
Dauban participa aux conseils municipaux à direction communiste en 1965 (« Liste d'Union Républicaine de défense des intérêts Communaux, des Réalisations Sociales, pour l'élimination du Pouvoir Personnel, pour la Démocratie, présentée par le Parti Communiste Français »), en 1971 (« Liste d'Union pour une gestion sociale, moderne et démocratique présentée par le Parti Communiste Français ») conduite par Philippe Giovannini et en 1977 (« Liste d'union de la gauche et de tous les démocrates pour une gestion sociale, humaine et démocratique ») conduite par Maurice Blanc. Il fut partie, pendant ces trois mandats, de la commission de la culture, de la commission paritaire, du conseil d'administration du lycée Beaussier et du comité de jumelage avec Berdiansk (URSS).
Non candidat en 1983, Dauban figurait en position de deuxième adjoint en 1989 sur la liste d'union de la gauche conduite par Maurice Paul qui fut battue au deuxième tour. Il refusa de figurer sur la liste « Du neuf pour La Seyne avec Maurice Paul*» en 1995 qui fut élue au deuxième tour, mais il participa avec force à la campagne électorale. Il joua un rôle de conseiller, au sein de ce qui était désigné comme le « comité des sages », auprès du maire avec lequel il avait milité depuis son entrée aux chantiers. En cours de mandat, une rupture dans la majorité municipale se produisit et il désapprouva le maire. Paul décida de ne plus le rencontrer. Aussi figurait-il en 2001, en position non-éligible sur une liste de gauche dite « La gauche singulière - rose-rouge-verte », conduite par une ancienne conseillère municipale socialiste et deux anciens adjoints au maire qui fut battue ainsi que celle de la « gauche plurielle » conduite par le maire sortant.
Lors de la crise que traversèrent les Chantiers navals et industriels de la Méditerranée dans les années 1980, Dauban préconisa, pour sauver l'entreprise menacée de fermeture, d'accepter le ralentissement de la construction navale en s'appuyant sur les activités terrestres de l'entreprise en meilleure santé. Cette position resta minoritaire. Les CNIM cessèrent leurs activités maritimes en 1986 et furent détruits par la suite.
Retraité, Dauban continua à militer dans les unions locale et départementale CGT. Opéré à cœur en janvier 1987, il devint le délégué départemental de l'Association des porteurs de valves artificielles et fut membre de son comité national jusqu'à sa disparition. Pour continuer son action sur le plan régional, il fonda avec son épouse une association « A tout cœur ». En 2002, il adhéra, avec son épouse, à la Fédération nationale des associations de retraités.
A partir du milieu des années 1990, Dauban s'éloigna de ses engagements catholiques. Il participa aux activités de l'association « Histoire et patrimoine seynois » et intervint dans la discussion, en septembre 2008, lors du colloque de Promémo, sur les activités de la JOC et ses rapports avec les communistes.
Sources : Revue Promémo (2008 et 2009) - Site Internet Marius Autran - Renseignements fournis par l'intéressé.