ARMANDO Esprit

ARMANDO Esprit, Laurent, Antoine

Né le 6 février 1904 à Toulon (Var), mort le 29 mars 1945 à Neuengamme (Allemagne), en déportation ; ouvrier menuisier ; militant syndicaliste CGTU aux Forges et Chantiers de la Méditerranée à La Seyne (Var) ; militant communiste, secrétaire adjoint de la section de La Seyne du Parti communiste en 1939. Fils d'un ouvrier à l'usine à gaz de Toulon, originaire d'Italie (province de Cuneo), comme son frère Eugène Armando, Esprit Armando était ouvrier menuisier modeleur. Il avait été réformé définitivement et avait travaillé quelque temps à Paris. Ouvrier aux Forges et Chantiers de la Méditerranée, il habitait à La Seyne, route de Tamaris, au bar Armando selon les listes électorales. Membre du Parti communiste depuis 1927, pour l'élection législative de 1932, Esprit Armando figurait dans le comité électoral qui soutenait le candidat communiste. Vers 1934, il était trésorier du syndicat CGTU des Chantiers ; il devint secrétaire du syndicat et appartenait à la cellule communiste de l'entreprise. Il fut licencié, selon la police, pour son " action subversive " et était alors responsable de La Voix des Chantiers, publication syndicale. Quand la réunification syndicale se fit, Esprit Armando fut désigné comme trésorier adjoint du syndicat des FCM, le 26 novembre 1935. Toutefois, cinq mois plus tard, membre du syndicat du bâtiment, il faisait partie de la commission exécutive de l'Union locale CGT. Pour les élections municipales de mai 1935, son frère avait été annoncé comme candidat. Finalement, ce fut Esprit Armando qui figura sur la liste du " Bloc ouvrier et paysan ". Il était alors indiqué comme dirigeant du comité de chômeurs de la ville. Le 5 mai 1935, il obtenait environ 920 voix sur 5 893 inscrits. En 1936, selon la police, il était membre de la cellule communiste des FCM. Il ne travaillait pourtant pas dans l'entreprise. Il était ouvrier métallurgiste aux ateliers Doyen à Toulon et devint délégué d'atelier en 1939. À la veille de la guerre, il était secrétaire adjoint de la section communiste de La Seyne. Esprit Armando, le 18 novembre 1939, figurait parmi les trente militants jugés " dangereux pour la défense nationale à interner au centre de surveillance de Saint-Maximin ". Cette décision de la Préfecture ne reçut pas d'exécution mais il fut interné peu après au centre de séjour surveillé de Chibron, près de Signes. Toutefois, ces témoignages oraux sur son passage à Chibron n'ont pas été confirmés par les archives du camp. En effet, selon d'autres témoignages, à la fin de 1940, il aurait fait partie d'un triangle chargé de reconstituer le Parti communiste dans la région seynoise. Surveillé par la police, une première fois convoqué en janvier 1941, relâché, il fut à nouveau arrêté peu après. Le 24 juillet 1941, le Conseil de guerre maritime de Toulon le condamnait à dix ans de travaux forcés et à vingt ans d'interdiction de séjour et à la saisie de ses biens. Quelques jours plus tard, la Préfecture proposait sa déchéance de la nationalité française. Selon son dossier au ministère des Anciens combattants, Esprit Armando participa à l'organisation du travail clandestin jusqu'à sa mobilisation en 1940. Prisonnier à Tours, il s'évada et revint à Toulon. Il participa à nouveau au travail clandestin jusqu'à son arrestation le 22 novembre 1940. Condamné à dix ans de travaux forcés, il fut interné au camp de Chibron, puis détenu à la prison Saint-Roch de Toulon, ensuite transféré à la centrale d'Eysses et, le 2 juin 1944, au camp de Compiègne. il fut déporté à Neuengamme (Allemagne) le 18 juillet 1944, par le transport ayant quitté Compiègne le 15 juillet. Il fut transféré de Neuengamme à Dachau où il mourut le 29 mars 1945. Sa présence à la prison de Toulon était notée en avril 1942.

SOURCES : Arch. Dép. Var, 4 M 48 ; 4 M 54 ; 4 M 59 2 ; 4 M 59 4 3. ; 4 M 59 4 4 ; 7 M 12 2 ; 3 Z 2 6 ; 3 Z 2 12 ; 3 Z 4 30 ; 3 Z 6 16. Presse locale. Sources orales. Secrétariat d'État des Anciens combattants et victimes de guerre.

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