TEPLY-SCHEBOR Jean
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TEPLY-SCHEBOR Jean (couramment appelé TEPLY).
Né le 12 juin 1896 à Pola (Autriche-Hongrie), Teply perdit sa mère en 1902. Il entra à l'arsenal maritime de Pola en 1915 puis s'engagea dans la marine autrichienne. L'Istrie redevint italienne. Sans carte d'identité, muni d'un faux passeport tchécoslovaque, il préféra quitter le pays et passa la frontière clandestinement. Après avoir vécu quelques mois à Marseille, il entra aux Forges et chantiers de la Méditerranée à La Seyne (Var) en octobre 1923 comme ajusteur-mécanicien (atelier des turbines, Mouissèques). Marié depuis 1919 avec une Italienne originaire de Pola, père d'un garçon né en 1921, il obtint sa naturalisation française le 5 février 1929. Communiste, membre de la C.G.T.U., actif en milieu italien, il s'afficha au grand jour après la réunification syndicale et fut élu délégué titulaire à la caisse de secours de son atelier, le 3 novembre 1936. Membre du conseil syndical, il devint secrétaire-adjoint du syndicat C.G.T. et fut délégué au congrès régional des métaux à Marseille, le 29 mai 1938. Après la grève du 30 novembre 1938, la direction porta plainte contre lui pour avoir coupé le courant, le jour de la grève. Révoqué, considéré comme un bon ouvrier, il fut embauché aux chantiers de démolition Van Acker.
Au début de la guerre, Teply fut mobilisé à Hyères le 3 décembre 1939 dans une compagnie de travailleurs espagnols. Démobilisé à Guéret (Creuse) en juillet 1940, il ne retrouva pas son emploi aux chantiers. Déchu de la nationalité française, le 17 juillet 1941, le 23 janvier 1943, le commissaire de police souhaita son internement. Après les soupçons pesant sur lui comme éventuel organisateur de l'évasion de militants communistes de la prison de Toulon, en février 1943, par représailles, il fut envoyé au camp du Vernet (Ariège), le 11 mai 1943. Il appartint à l'organisation communiste clandestine. Envoyé le 25 mai 1944 à Paris, puis à Cherbourg, il s'évada sur le chemin de la déportation en Allemagne à Paris, le 13 août 1944 et, engagé dans le bataillon F.F.I. Garibaldi, participa à la libération de la capitale. Il quitta Paris le 7 octobre 1944.
Teply retrouva son emploi aux Forges et chantiers de la Méditerranée et fut délégué ouvrier jusqu'à sa retraite à la fin de 1961. Communiste, il figura, le 24 novembre 1946, sur la liste "d'union républicaine et résistante présentée par le Parti communiste français" pour la désignation du collège départemental qui devait élire le Conseil de la République.
Retraité, Teply s'occupa activement de la défense des droits des retraités d'origine italienne. Remarié en 1953 à La Seyne, il y mourut le 4 juin 1985.
SOURCES : Arch. Dép. Var, 4 M 50, 54, 59 4, 7 M 12 1, 12 M 2 73, 18 M 23, 3 Z 4 26, 8, 16 10. - Presse locale. - Sources orales. - Renseignements fournis par l'intéressé et par J.-M. Guillon.